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Paris le 31 mars 2016

Monsieur Stéphane LE FOLL

Ministre de l Agriculture de

l Agroalimentaire et de la Forêt

78 rue de Varenne

75349 PARIS CEDEX 07 SP

Monsieur le Ministre

Je souhaite donner suite à notre récent échange à propos de la substitution des

produits néonicotinoïdes par d autres phytosanitaires notamment Pyréthrinoïdes :

deltaméthrine ou tan fluvalinate qui pourraient être très nocifs pour les colonies d abeilles

Après recherche de données scientifiques je constate que ces substances sous réserve

d encadrement précis d utilisation seraient moins toxiques pour les abeilles par comparaison

de leurs doses létales DL 50 par voie orale ou par contact

1/ Concernant le tau fluvalinate la DL 50 orale est de 12 6 µg / abeille et la DL 50 contact est

de 12 1 µg / abeille Par comparaison la DL 50 orale est de 0 0037 µg et la DL 50 contact de

0 081µg / abeille pour l imidaclopride bien plus toxique Les apiculteurs connaissent ces

données car ils traitent leurs ruches contre le varroa avec le tan fluvalinate

2/ Concernant la deltaméthrine la DL 50 contact est de 0 0015µg / abeille et la DL 50 orale de

0 079 µg / abeille Cette substance est potentiellement toxique pour les abeilles la DL 50 par

contact étant la plus préoccupante Il apparait donc essentiel de ne pas pulvériser la

deltaméthrine pendant la période de floraison ou pendant la période de production d exsudats

lorsque les abeilles sont présentes en grand nombre dans les champs Mais pulvérisée elle se

dégrade en quelques jours sur la plante alors que les néonicotinoïdes exposent à leur toxicité

pendant toute la vie de la plante

En vue de sa modification l arrêté du 28 novembre 2003 relatif aux conditions d utilisation

des insecticides et acaricides à usage agricole en vue de protéger les abeilles et autres insectes

pollinisateurs a fait l objet d une consultation publique du 1er décembre au 22 décembre 2014

Un projet d arrêté modifié a été publié sur le site internet du Ministère de l agriculture Il

prévoit un encadrement strict de l utilisation des pesticides offrant une protection bienvenue

aux pollinisateurs car sa modification permettrait à des produits pulvérisés d être utilisés de

manière plus sure sans danger inacceptable pour les pollinisateurs Le projet prévoit de

déroger à l interdiction uniquement dans les trois heures suivants le coucher du soleil et dans

les deux heures précédant le lever du soleil Il précise que :

" Le plan de développement durable de l apiculture PDDA de février 2013 prévoit de

modifier l arrêté du 2 novembre 2003 afin de préciser les heures de traitements realisés au

moyen d insecticides et d acaricides pour " éviter tout risque pour les abeilles et déterminer

après expertise les mesures à la fois pertinentes pour la protection des abeilles et applicables

par les agriculteurs les mesures proposées s appuient sur les recommandations de l avis

de l ANSES du 31 mars 2014 et sur le projet de document guide de l EFSA sur l évaluation

du risque des produits phytopharmaceutiques sur les abeilles "

Je souhaiterais connaître la date de parution de cet arrêté au Journal Officiel

Restant à votre disposition et à celle de vos collaborateurs je vous prie d agréer Monsieur le

Ministre l expression de mes sentiments les meilleurs

Gérard Bapt

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Question écrite

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2015 04 16

2015 05 28

Ministère de l agriculture de l agroalimentaire et de la forêt

Surmortalité des abeilles et avenir de l apiculture française

M Daniel Laurent attire l attention de M le ministre de l agriculture de l agroalimentaire et de la forêt porte parole du Gouvernement sur la surmortalité des abeilles et l avenir de l apiculture française L année 2014 fut difficile pour la profession cf la réponse apportée à sa question 13487 Journal officiel Questions Sénat 11 décembre 2014 p 2749 Il en ira de même pour 2015 avec une mortalité hivernale dépassant les seuils habituellement constatés D aucuns accusent des pertes de l ordre de 30 % et pour les situations les plus dramatiques de plus de 80 % Alors que la France devrait être un des principaux pays apicoles au niveau européen le déficit de production conduit chaque année à importer davantage mettant ainsi en péril l avenir de la filière et l installation de nouveaux producteurs En conséquence il lui demande si le Gouvernement entend faire de nouvelles propositions pour consolider les entreprises du secteur apicole améliorer les conditions de production et les dispositifs d accompagnement des apiculteurs

Les données sanitaires et économiques illustrent les difficultés auxquelles est confrontée la filière apicole Les apiculteurs signalent ces dernières années de plus en plus de mortalités de cheptel qui interviennent désormais tant en période hivernale qu en saison de production En 2010 la production de miel français était estimée à un peu plus de 18 000 tonnes soit une baisse de la production de 7 000 tonnes 30 % par rapport à 2004 D après les remontées des principales régions de production l année 2014 constitue une très mauvaise année de récolte de miel en raison de l affaiblissement des colonies observé depuis trois années Selon les données des différentes sources la récolte de miel serait estimée entre 9 000 et un peu moins de 13 000 tonnes pour l année 2014 Dans la mesure il n existe pas de données objectives sur la production de miel au niveau national une étude pilotée par FranceAgriMer est en cours de réalisation pour la mise en place d un observatoire de la production de miel et de gelée royale Cependant la tendance n est pas contestable et l année 2014 constitue une très mauvaise année de récolte Le déficit de production de miel et de produits de la ruche ne cesse de se creuser laissant une part toujours plus importante aux produits d importation alors même que la diversité des climats et des cultures devraient faire de notre pays un des plus grands pays apicoles européens C est dans ce contexte que des dispositifs d aide ont été mis en œuvre en 2013 fonds d allègement des charges pour l ensemble des apiculteurs et en 2014 prêts de trésoreries pour les apiculteurs de l Ariège et des Pyrénées Orientales touchés par des mortalités hivernales exceptionnelles La mise en œuvre de ces dispositifs s est heurtée dans certains cas à la difficulté de pouvoir objectiver les pertes subies au regard de l absence d éléments comptables Un travail est en cours avec les professionnels de la filière pour améliorer ces dispositifs ciblés sur les entreprises qui ont subies les plus fortes pertes Conscient du rôle de la filière apicole tant par la production de miel ou autres produits de la ruche que par la pollinisation dont dépend le développement économique de nombreuses autres productions végétales le ministre de l agriculture de l agroalimentaire et de la forêt a lancé le 8 février 2013 un plan de développement durable de l apiculture PDDA qui aborde de façon globale les différentes composantes de la crise qu elle traverse pour y apporter des réponses adaptées et pertinentes Ce plan qui mobilise 40 millions d euros sur trois ans élaboré en concertation avec les acteurs de l amont à l aval constitue un engagement sans précédent Ainsi la mobilisation concertée et coordonnée des acteurs a permis d obtenir des avancées tant au niveau européen qu au niveau national dans le domaine sanitaire : restrictions de trois néonicotinoïdes refonte complète de la procédure d évaluation des produits phytosanitaires par l autorité européenne de sécurité des aliments mise en place au niveau national d un observatoire des résidus de pesticides soutien à la recherche retrait de l autorisation de mise sur le marché du Cruiser OSR sur colza classement du frelon asiatique en danger sanitaire et en espèce exotique envahissante Par ailleurs les programmes collectifs régionaux de lutte contre Varroa initiés en 2014 permettront une lutte harmonisée et efficace Enfin l arrêté interministériel sur les produits phytosanitaires bénéficiant de la " mention abeilles " est en cours de révision pour tenir compte de l avis formulé par l agence nationale de sécurité sanitaire de l alimentation de l environnement et du travail le 31 mars 2014 Le premier enjeu concerne le maintien des populations d abeilles sur l ensemble du territoire et la santé des colonies Résorber le problème de mortalité des abeilles et plus généralement recréer des conditions environnementales et sanitaires favorables à l abeille constitue une priorité Le second enjeu vise à inscrire la filière économique dans une perspective durable de développement tant en raison de la production de miel et de produits de la ruche dont la France est un importateur net que pour garantir le rôle fondamental que jouent les colonies dans la pollinisation notamment des cultures L installation de nouveaux apiculteurs et le renouvellement des générations sont une composante essentielle de ce développement Dans cet objectif le PDDA soutient les structures d accompagnement des apiculteurs mais également la formation initiale et continue des apiculteurs et des techniciens et vétérinaires travaillant à leurs côtés Le PDDA accompagne en outre l organisation de la filière et notamment la structuration de l élevage pour assurer le maintien et le développement des cheptels Ces actions visent à assurer le rayonnement de l apiculture française et ainsi contribuent à faire de la France l un des premiers producteurs apicoles en Europe Par ailleurs les réflexions se poursuivent pour optimiser les aides du programme apicole européen PAE notamment en visant une amélioration des conditions de production de miel et pour consolider les entreprises du secteur Pour la période 2013 2016 la France a obtenu une enveloppe de 10 6 millions d euros soit 3 53 millions d euros par an Le paiement de ces crédits communautaires nécessite par ailleurs la mobilisation de crédits nationaux en contrepartie pour un montant équivalent soit 7 05 millions par an au total pour la filière apicole française Le PAE constitue le principal instrument financier pour améliorer les conditions de production et de commercialisation des produits de l apiculture Ce programme finance des actions de lutte contre le Varroa des aides directes pour les apiculteurs de la recherche sur la mortalité apicole et de la recherche génétique de l assistance technique du conseil aux apiculteurs et la majeure partie des actions de l institut technique de l abeille Il permet également de financer des analyses de miel et des structures d offre génétique Enfin la mise en œuvre en France de la nouvelle politique agricole commune permet de favoriser le développement de cultures et de pratiques favorables à l abeille aussi bien dans le cadre du premier pilier à travers le " verdissement " avec les surfaces d intérêt écologique la diversification des cultures et les soutiens couplés aux protéagineux et aux légumineuses que du second pilier au moyen des mesures agro environnementales et climatiques

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