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FNSEA 2015

Economie et Développement Durable

Néonicotinoïdes

Synthèse de l utilisation des néonicotinoïdes en France et des impacts potentiels en cas d interdiction généralisée sur le territoire national

Une généralisation de l interdiction des néonicotinoïdes sur le territoire national impacterait fortement l ensemble des productions agricoles françaises du fait de l absence d alternatives valides en l état des connaissances Elle conduirait en outre à une augmentation globale de l utilisation des pesticides en contradiction avec le plan Ecophyto promu par le Gouvernement et à une aggravation des risques de résistance

Sur céréales à paille des pertes de rendement sur orge en cas de jaunisse nanisante de l ordre de 20 à 30 quintaux / ha 30 % des céréales d hiver concernés

Sur oléo protéagineux : pertes par les pucerons de l ordre de 10% jusqu à 25% dans les cas extrêmes avec une absence d alternatives aujourd hui compte tenu des résistances croissantes avec l utilisation des autres pesticides

Sur betteraves : risque de fortes pertes de rendement sur au moins 25 % des surfaces 98 % des surfaces semées en betterave concernées

En arboriculture fruitière : absence de solution pour lutter contre de nombreux ravageurs comme le capnode ou l hoplocampe des feuilles

En légumes : augmentation des usages orphelins les néonicotinoïdes présentant beaucoup d espoir pour certaines cibles difficiles à maîtriser

En vigne : problème de la flavescence dorée encore plus difficile à gérer

En horticulture : Pour différents ravageurs il n existe que très peu voire pas d alternatives aux néonicotinoïdes

En production de semences : des pertes économiques de l ordre de 7 M€ en semences de betterave et de 16 M€ en semences de céréales

1 Contexte réglementaire européen

Les règles européennes applicables à l approbation des substances actives sont précisées par le Règlement 1107/2009 du Parlement européen et du Conseil du 21 octobre 2009 Elles visent à  "  assurer un niveau élevé de protection de la santé humaine et animale et de l environnement et à améliorer le fonctionnement du marché intérieur par l harmonisation des règles concernant la mise sur le marché de produits phytopharmaceutiques tout en améliorant la production agricole  " article 1er alinéa 3

L article 21 de ce règlement précise explicitement que le réexamen de l approbation de substances actives relève de la seule compétence de la Commission européenne

Par ailleurs la procédure définie à l article 44 permettant aux Etats Membres pour certains cas bien spécifiques de retirer ou de modifier une autorisation n est pas respectée vu qu aucun élément nouveau ne permet pour chaque produit concerné de justifier d un risque à l égard des abeilles dans le cadre de leur usage normal

Enfin l article 71 du règlement 1107/2009 qui permet aux Etats membres d adopter des mesures d urgence conservatoires et provisoires pour chaque produit autorisé ne peut s appliquer pour une interdiction sans limite de durée sans examen au cas par cas des substances et mise en œuvre via une longue procédure législative

2 Des produits phytopharmaceutiques utilisés dans toutes les filières agricoles et forestières en France et en Europe

En France trois usages ont été interdits en amont du moratoire européen contribuant à l époque à accroitre les distorsions de concurrence entre producteurs de tournesol maïs colza légumes d industrie et de semences français et des autres Etats Membres :

Imidaclopride Gaucho  sur tournesol en 1999 puis sur maïs en 2004 

Thiaméthoxam Cruiser OSR sur semences de colza en juillet 2012

Ensuite au niveau européen un moratoire de 2 ans a été décidé le 24 mai 2013 sur traitement de semence pour semis de janvier à juin traitement des sols et application foliaire pour certaines céréales pour les substances Imidaclopride Thiaméthoxam et Clothianidine Pour ces mêmes substances un moratoire a également été décidé sur traitement de semence des sols et application foliaire pour les autres cultures hors utilisation en serre et traitement foliaire après floraison

Les travaux d évaluation sont en cours par l EFSA pour décider au niveau européen des suites à donner à ce moratoire

Cependant différents usages restent autorisés au niveau européen et des produits à base de néonicotinoïdes bénéficient en France d Autorisation de Mise sur le Marché pour ces usages spécifiques Ils sont aujourd hui utilisés par l ensemble des filières agricoles et également en forêt

Les filières avec des usages actuellement autorisés

Imidaclopride

Céréales d hiver Betteraves verger après floraison cultures florales arbres et arbustes d ornement plantes d intérieur

Thiaméthoxam

Sorgho betterave cultures légumières pommes de terre après floraison sur verger cultures légumières cultures florales vigne arbres et arbustes d ornement

Clothianidine

Sorgho pommes de terre verger après floraison

Acétamipride

Verger cultures florales arbres et arbustes d ornement cultures légumières crucifères plantes d intérieur

Thiaclopride

Maïs verger céréales cultures légumières crucifères arbres fruitiers arbres et arbustes d ornement et cultures florales

3 Des impacts importants pour toutes les filières en cas d interdiction généralisée sur le territoire national

a Grandes Cultures 

Place des molécules de la famille des néonicotinoïdes dans les traitements insecticides en Grandes Cultures

Les seuls produits actuellement autorisés en Grandes Cultures issus de la famille des néonicotinoïdes sont à base d imidaclopride de thiaclopride et d acétamipride Elles sont utilisées pour lutter :

essentiellement contre les ravageurs aériens pucerons cicadelles vecteurs de viroses pucerons vecteurs de la jaunisse nanisante de l orge JNO cicadelles vectrices de la maladie des pieds chétifs virus de la jaunisse du navet et du chou fleur en colza etc  

mais aussi contre les ravageurs du sol taupins sur maïs et céréales zabres des céréales

En France environ 30% des céréales d hiver sont emblavées avec des semences protégées par de l imidaclopride

En culture de colza environ 15% des surfaces sont protégées contre les pucerons à l automne et particulièrement contre le puceron vert du pêcher Les solutions à base de néonicotinoïdes restent actuellement les seules réellement efficaces dans la lutte contre le puceron vert face à la généralisation des résistances sur d autres familles de molécules comme les pyréthrinoïdes ou les carbamates

Estimation des conséquences économiques en cas d arrêt de l utilisation des néonicotinoïdes

Exemple des céréales à paille

En l absence de traitement contre la JNO les pertes de rendement sur orge peuvent atteindre 20 à 30 quintaux par hectare voire plus figure 1 Cette maladie apparaît chaque année des manifestations localisées sont très courantes mais le taux de parcelles infectées varie fortement selon la région et l année De façon plus insidieuse l infection par le virus de la JNO à l automne diminue l aptitude de l orge et du blé à résister au gel et accroît la sensibilité des plants infectés à la sécheresse et aux maladies notamment celles des racines

L utilisation d un traitement de semence à base d imidaclopride notamment sur les semis des orges d hiver espèce fortement sensible à la JNO et les semis précoces de blés d hiver les plus exposés aux infestations de pucerons et/ou cicadelles permet de protéger de façon efficace les jeunes plantules contre les vecteurs de viroses et d éviter ainsi les pertes importantes liées à ces maladies

Toutefois des traitements insecticides en végétation essentiellement des pyréthrinoïdes sont également disponibles : ils agissent par contact et ne protègent pas les nouvelles feuilles formées après le traitement Par ailleurs la mise en œuvre de cette lutte est plus difficile et donc plus aléatoire Elle demande un suivi très rapproché à la parcelle pour réaliser le traitement au bon moment infestations variables d une parcelle à l autre difficilement prévisibles Un mauvais positionnement du traitement en végétation trop précoce ou trop tardif entraine une baisse d efficacité voire une absence totale d efficacité Les conditions de portance du sol ou les conditions climatiques peuvent conduire à différer l intervention et de ce fait en pénaliser fortement l efficacité De plus quand les conditions restent favorables aux insectes plusieurs interventions successives peuvent alors être nécessaires compte tenu de la persistance d action des produits 15 jours 3 semaines et surtout de l apparition de nouvelles feuilles non protégées face à de nouvelles arrivées et colonisations de pucerons

Figure 1 : Incidence sur le rendement de la protection des semences avec imidaclopride Sur orge un gain moyen de 25 q/ha 40 % est enregistré à l issue de 14 essais ARVALIS Institut du Végétal 2000 à 2012

Micro parcelle de blé atteinte de jaunisse nanisante sur site expérimental

Exemple sur cultures oléagineuses

Le puceron vert du pêcher Mysus persicae est très présent en culture de colza ce que traduisent par exemple les Bulletins de Santé du Végétal Réseau de Surveillance Biologique du Territoire / Plan Ecophyto de la région Champagne Ardenne : un tiers des parcelles présentent des niveaux d attaque supérieurs au seuil d intervention pouvant aller jusqu à 70% de parcelles concernées comme ce fût le cas récemment en 2009 Redoutés pour la transmission de viroses et mosaïques TuYV TuMV et CaMV ou simplement par déprédation cas extrêmes les pucerons peuvent occasionner des dégâts pouvant s élever à 8 10 q/ha 20 25% de la production sur une base de 40 q/ha En général cette nuisibilité reste modeste 1 à 4 q/ha mais c est sa fréquence qui pose un réel problème En effet les pucerons présents sur colza à l automne sont pratiquement toujours virulières Les producteurs procèdent à une protection par application d un insecticide mais cette espèce de puceron est résistante à la famille des pyréthrinoïdes depuis de nombreuses années Nous assistons depuis les années 2008 2009 à une progression de la résistance à la famille chimique des carbamates pyrimicarbe Cette résistance est confirmée dans les régions du Nord Est et présente dans la région Centre communication ANSES CIRA 2011 Dans ces secteurs le thiaclopride et l acétamipride sont les seules alternatives Dans les autres secteurs la famille des néonicotinoides permet par l utilisation d un mode d action alternatif de gérer la problématique de la résistance aux insecticides Son retrait aurait donc des conséquences importantes en matière de production et devrait accélérer la progression de la résistance au pyrimicarbe aboutissant à une impasse sur l ensemble des zones de production du colza

Autorisé également contre les coléoptères ravageurs du colza l utilisation de la famille des néonicotinoides reste un élément de gestion du risque d apparition de résistance L émergence depuis 3 ans en France d une résistance du charançon du bourgeon terminal Ceutorhynchus picitarsis à la famille des pyréthrinoides nous montre que l utilisation d une même famille chimique rend nos systèmes de production très sensibles à ce phénomène D autres phénomènes de résistance sont signalés en Allemagne ou au Royaume Uni sur d autres coléoptères comme les altises Il faut alors rappeler que la généralisation d un phénomène de résistance sur les ravageurs du colza pourrait remettre en question la culture du colza dans ses zones de prédilection

Exemple de l impact du retrait des solutions de traitements de semences sur maïs

Le Cruiser 350 solution en traitement de semences de maïs à base de thiametoxam demeurait la référence technique pour la protection contre les taupins Aucune solution alternative encore disponible n apporte un niveau de protection satisfaisant dans les situations de fortes pressions d attaques par les ravageurs du sol comme les taupins et les ravageurs au stade jeune oscinie géomyze Au niveau national l absence de Cruiser 350 peut entrainer des pertes économiques évaluées à environ 51 millions d euros en année moyenne Ces pertes pourraient s élever à 156 millions d euros en cas d attaques intenses par les taupins et par d autres ravageurs au stade jeune Il faut noter que les pertes sont très variables selon les régions de France Les régions Aquitaine Midi Pyrénées concentrent une grande proportion des pertes à cause des attaques de taupins Les régions Bretagne et Pays de Loire connaissent également d importantes pertes liées aux attaques de taupins mais aussi d autres ravageurs au stade jeune oscinie géomyze  

Le produit Sonido produit à base de thiaclopride et appliqué en traitement de semences de maïs est la seule solution à base de néonicotinoïdes autorisée alternative à la famille des pyréthrinoïdes pour la protection des plantes contre les taupins Il s agit actuellement de la seule solution autorisée pour lutter contre les mouches oscinie géomyze… Cette solution a été utilisée sur environ 60% des surfaces protégées lors des semis de la campagne 2014

Exposition des pollinisateurs

En 2012 l Agence Européenne des Sécurité des Aliments EFSA a rendu trois avis évaluant ces molécules au regard du risque abeille concernant trois des molécules de la famille des néonicotinoïdes dont l imidaclopride L EFSA n a pas identifié de risques d exposition majeurs pour les abeilles à partir de semences traitées avec de l imidaclopride Les céréales à paille n étant pas des plantes attractives pour les abeilles la Commission a donc décidé de maintenir l usage des traitements de semences à base d imidaclopride sur ces cultures

En cas d extension de l interdiction aux nouvelles substances de la famille des néonicotinoïdes acétamipride et thiaclopride ce serait deux substances au profil de toxicité intrinsèque faible pour les abeilles qui seraient concernées

b Betteraves

En culture de betteraves sucrières les néonicotinoïdes sont des produits utilisés en traitement de semence depuis 1992 pour protéger la plante des dégâts provoqués par les insectes Leur utilisation actuelle par les planteurs de betteraves sucrières est généralisée puisqu elle concerne 98 % des surfaces semées en France en 2014

Efficacité des néonicotinoïdes contre la jaunisse virale dans les cultures de betteraves

La jaunisse virale est une maladie de la betterave transmise par les pucerons Historiquement et en l absence de produits insecticides efficaces elle était responsable des principales pertes dues aux insectes parasites de la culture de la betterave Elle est aujourd hui parfaitement maîtrisée grâce à l utilisation des néonicotinoïdes qui permet la lutte contre les pucerons vecteurs du virus

Risque important de ravages sur les cultures de betteraves par la jaunisse virale en cas d arrêt de l utilisation des néonicotinoïdes

La pression actuelle de la jaunisse en cas d arrêt de l utilisation des néonicotinoïdes peut être estimée grâce aux observations récentes réalisées par l Institut Technique de la Betterave Ces observations permettent d évaluer la présence et l impact des différents insectes parasites de la betterave dans des parcelles sans protection insecticide Il a été montré que le risque jaunisse est alors prépondérant de façon pratiquement systématique dans les régions historiquement les plus touchées et présent dans les autres régions et cela tous les ans depuis 2010

Il est difficile de détecter et d évaluer l infection des cultures de betteraves par la jaunisse virale avant l expression des symptômes déjà synonymes de dégâts Les pucerons vecteurs de la maladie peuvent être présents en plus ou moins grande quantité sur les cultures Cependant la protection par l observation des pucerons est non seulement délicate à effectuer mais il a été montré qu il n existe pas de corrélation directe entre quantité de pucerons présents et gravité de la jaunisse

Ces données montrent qu en cas d arrêt d utilisation des néonicotinoïdes il existe un risque majeur de retour de la jaunisse virale comme ravageur prépondérant des cultures de betteraves La mise en œuvre d une protection par pulvérisation d insecticides foliaires en végétation ne serait pas totalement exempte de risque pour les abeilles  de plus l efficacité serait nettement moindre qu avec le traitement de semence

Estimation des conséquences économiques en cas d arrêt de l utilisation des néonicotinoïdes

En l absence de produits insecticides efficaces les attaques de jaunisse seraient extrêmement fréquentes et auraient des impacts graves sur les cultures de betteraves sucrières L Institut Technique de la Betterave estime qu environ 25% des surfaces en betteraves seraient gravement touchées

Il est important de noter qu il existe d importantes disparités régionales dans ces chiffres Les régions Nord/Pas de Calais et Normandie particulièrement sujettes aux attaques de jaunisse du fait de leur climat hivernal et des structures agricoles locales peuvent subir jusqu à 20% de pertes de rendement

En cas d arrêt de l utilisation des néonicotinoïdes et sans traitement de substitution efficace connu ou homologué à ce jour l importance des pertes de rendement pourraient conduire à l arrêt de la production dans certaines régions

Exposition des pollinisateurs dans le cas particulier de la culture de la betterave

Concernant les éventuels risques des néonicotinoïdes vis à vis des pollinisateurs il est important de rappeler que la betterave ne fleurit pas pendant sa période de production et qu il n y a donc pas de production de pollen La betterave est par ailleurs connue comme produisant très peu d exsudat par guttation Les abeilles ne viennent donc pas butiner sur la betterave

Si des résidus de néonicotinoïdes contenus dans le sol étaient suspectés d être absorbés par les cultures succédant la betterave des données officielles de l enquête TERUTI du SCEES montrent que le pourcentage des cultures succédant à la betterave qui sont potentiellement visitée par les abeilles est particulièrement faible 4 5% des surfaces

Rappelons aussi que les semences de betteraves traitées sont enrobées et que les produits appliqués sont protégés par un pelliculage ce qui limite au maximum le risque lié à la production de poussière lors de la manipulation des semences et du semis Grâce au pelliculage des semences de betteraves la production au moment du semis de poussière contenant des néonicotinoïdes est voisine de zéro

Conclusion

Les néonicotinoïdes en traitement de semences de betteraves font partie intégrante de l itinéraire technique actuel des planteurs de betterave et permettent la lutte efficace et optimale contre la jaunisse virale sans solution alternative efficace et préférable au plan environnemental

Les conséquences d un arrêt de l utilisation des néonicotinoïdes remettraient en cause la production betteravière dans certaines régions et compromettraient les outils industriels correspondants

L utilisation des néonicotinoïdes en traitement de semences est un outil précieux de régularisation et de gestion de la production betteravière dans l intérêt général de la filière betterave sucre

Enfin les particularités agronomiques de la culture de la betterave sucrière en particulier le fait qu elle ne produise pas de pollen rendent minimes les risques des néonicotinoïdes sur les pollinisateurs

c Arboriculture fruitière

Dans un contexte l encadrement de l utilisation des produits phytopharmaceutiques se durcit et de nouvelles méthodes de protection phytopharmaceutique peinent à être proposées les pratiques agricoles des producteurs sont en constante adaptation voire en anticipation des problématiques sanitaires et environnementales actuelles

En arboriculture la lutte contre les ravageurs implique de disposer d une diversité de matières actives efficaces notamment afin d éviter toute apparition de résistance Ainsi en l absence de solutions alternatives efficaces et accessibles économiquement les néonicotinoïdes présentent un intérêt majeur pour l ensemble de la production fruitière D autant que ces cultures présentent de nombreux usages mal ou non pourvus : le retrait anticipé de ces molécules phytopharmaceutiques aggraverait une situation déjà fragile et créerait de nouvelles distorsions de concurrence

Les néonicotinoïdes utilisés en vergers sont l acetamipride la clothianidine l imidaclopride le thiaclopride et le thiaméthoxam En cas de retrait de ces molécules les producteurs se retrouveraient sans aucun moyen de lutte contre de nombreux ravageurs Nous pouvons citer l hoplocampe des feuilles en fruits à pépins acétamipride le capnode sur abricotier cerisier pêcher et prunier thiaclopride ou la mouche du figuier acétamipride et thiaclopride Pour d autres ils se verraient dans l obligation de sur utiliser d autres produits au risque de voir naître des résistances et d avoir un impact fortement négatif sur l environnement

Les néonicotinoïdes pour fruits à pépins

En fruits à pépins les pucerons puceron lanigère puceron cendré du pommier puceron mauve du poirier et puceron vert du pommier et du poirier sont des bio agresseurs majeurs qui mettent en difficulté la filière Les néonicotinoïdes homologués pour ces usages viennent compléter les stratégies de protection des producteurs leur permettant ainsi de positionner leurs traitements le plus efficacement possible Le nombre de substances actives disponibles ne dépasse pas cinq dont deux néonicotinoïdes thiametoxam et clothianidine Bien entendu les producteurs couplent la lutte chimique avec des traitements de biocontrôle comme l utilisation d auxiliaires mais cette méthode de protection demeure insuffisante

De plus l acétamipride a récemment été homologuée pour pourvoir un usage vide contre l hoplocampe des feuilles et compléter celui mal pourvu contre la cécidomyie des feuilles Thiaclopride a aussi obtenu une extension d usage pour anthonome ce qui vient compléter cet usage mal pourvu

Enfin sur la mouche du figuier l acétamipride et le thiaclopride sont les seules matières actives efficaces

Les néonicotinoïdes pour les fruits à noyau

Pour les fruits à noyau l imidaclopride est particulièrement importante dans la lutte contre le puceron vert du pêcher En plus de cette substance deux néonicotinoïdes l acétamipride et le thiaclopride et deux autres molécules permettent une alternance dans les stratégies de lutte

Contre les pucerons du prunier trois molécules seulement sont homologuées dont deux nucléotides : l imidaclopride et l acétamipride Enfin sur puceron noir du cerisier l acétamipride joue un rôle clé dans la lutte contre ce ravageur de part son efficacité

De plus le thiaclopride et l acétamipride s intègrent parfaitement dans la lutte contre le carpocapse du prunier le thiaclopride contre la tordeuse orientale du pêcher et de l abricotier ainsi que l anarsia sur abricotier

Ces deux néonicotinoïdes l acétamipride et le thiaclopride jouent également un rôle essentiel dans la lutte contre les mouches des fruits De plus au vu des menaces régulières de suppression du diméthoate seule molécule efficace contre la mouche des cerises et Drosophila suzukii elles seront indispensables pour l avenir d une filière déjà extrêmement fragilisée

Le thiaclopride est également la seule matière active disponible et efficace pour lutter contre le capnode sur abricotier cerisier pêcher et prunier il est donc indispensable sur cet usage

Contre le charançon sur abricotier le seul produit disponible et efficace actuellement est l acétamipride

Les néonicotinoïdes pour les fruits à coque

Pour les fruits à coque le thiaclopride est la seule molécule de la famille des néonicotinoïdes à être employée Son retrait conduirait la profession à devoir subir des usages mal ou non pourvus pour lutter contre des ravageurs importants tels que le balanin sur noisetier la mouche du brou sur noyer la guêpe sur amandier ou les cochenilles Pour aider la production une demande d AMM concernant l acétamipride a été déposée pour différents usages sur les fruits à coque

Les néonicotinoïdes pour les petits fruits rouges

Pour les petits fruits rouges seul le thiaclopride est homologué sur de nombreux usages hors l usage mûrie du genre Morus Une perte des usages cassis groseille myrtille et framboise entrainerait la fragilisation de nombreux usages principalement par impossibilité d alterner les familles chimiques utilisées Tant qu aucune solution de substitution n est trouvée le maintien des usages du thiaclopride sur ces cultures reste donc fondamental pour éviter des impasses de gestion des populations de nombreux ravageurs dont par exemple les chenilles phytophages ou les pucerons

d Vignes

Le thiamethoxam est la seule molécule néonicotinoïde d intérêt pour la viticulture sur un problème sanitaire crucial : la flavescence dorée de la vigne Il s agit de lutter contre le vecteur Scaphoïdeus titanus qui est une cicadelle dans le cadre d une lutte obligatoire arrêtés préfectoraux

Le thiamethoxam est utilisé uniquement en post floraison de la vigne et aucun incident sur les colonies d abeilles n a été relevé Il constitue une référence incontournable sur la cicadelle vectrice de la flavescence dorée du fait de son efficacité intrinsèque Peu de méthodes alternatives pour lutter de manière efficace contre ce fléau sont disponibles Chaque année des hectares de vigne sont arrachés et la progression de la maladie gagne les vignobles septentrionaux La surface en plan de lutte obligatoire en France est de 450 000 ha soit 57% de la surface de vignes avec la volonté d avoir une lutte de plus en plus aménagée c est à dire avec des observations renforcées en cours de saison pour adapter les stratégies passer de 3 à 2 traitements ou de 2 à 1 traitement Les performances du thiamethoxam en font l outil de choix pour l aménagement de cette lutte et contribue ainsi à moins d utilisation insecticides

Aujourd hui plus de 200 000 ha 15% du marché insecticide en ha sont traités et cette technologie continue à progresser Néanmoins de manière générale les usages foliaires ne représentent  que 10% de toutes les utilisations de néonicotinoïdes sur le territoire national

e Cultures légumières 

Précarité des usages ravageurs légumes

Avec 54% des usages ne comprenant qu une seule famille chimique la protection contre les ravageurs en cultures légumières est très précaire :

Souvent c est la même spécialité qui est autorisée pour différents usages sur la même culture ou des cultures proches botaniquement avec un nombre d applications le plus souvent limité En conséquence il existe d une part un fort risque de voir apparaître des résistances et d autre part on ne dispose pas d un nombre suffisant d applications pour protéger les cultures 

Le retrait d une famille chimique peut avoir de très importants impacts amenant les producteurs à des impasses

Globalement les cultures légumières sont très dépendantes de la famille des Pyréthrinoïdes : 76% des usages comprennent au moins une spécialité appartenant de cette famille chimique Certains usages concernant la Lamda cyhalothrine vont disparaître suite à l évaluation en post annexe 1 en particulier sur : scarole frisée serre et plein champ laitue sous serre choux feuillus et chou rave

Les Organo phosphorés ne sont aujourd hui présents que dans un faible nombre d usages à peine 16% Mais ce sont des usages clefs pour lesquels il n existe pas à ce jour de véritables solutions de remplacement comme le traitement du sol pour des ravageurs tels que les mouches les taupins ou encore les scutigérelles

Concernant les Néonicotinoïdes il représente uniquement 15% des usages Néanmoins il faut prendre en compte que cette famille chimique a eu beaucoup de mal à obtenir des AMM pour les cultures légumières du fait que les firmes ont tendance à développer les nouveautés après les grands marchés que représentent les grandes cultures Dans le cadre des expérimentations mis en œuvre pour les usages orphelins ils présentaient beaucoup d espoir pour certaines cibles difficiles à maîtriser

Impact de ces retraits/restrictions d utilisation/ avenir des néonicotinoides et des chloronicotiniles

Au regard de la règlementation européenne et de la distorsion de concurrence que pourrait engendrer une interdiction franco française les producteurs de légumes craignent que les industriels et consommateurs se désintéressent des légumes français au profit des produits de nos voisins européens exempts de pucerons et autres ravageurs

L importance de l Acétamipride pour les cultures légumières

L Acétamipride est la substance active néonicotinoïde la plus déployée sur les cultures légumières Elle concerne deux catégories de ravageurs importants et provoquant de gros dégâts directs et indirects sur les cultures légumières : les pucerons et les aleurodes Ces deux classes de ravageurs présentent la particularité de pouvoir développer des résistances très rapidement d l importance de pouvoir disposer de produits ayant de sites d actions différents

Même en cultures sous abri des auxiliaires sont introduits notamment sur les aleurodes la substance active Acétamipride a tout son intérêt en complément si nécessaire en fonction des niveaux de populations de ravageurs ou bien en fin de culture avant arrachage des plantes intérêt sur plusieurs ravageurs si substance non utilisée en cours de culture

L importance du pour les cultures légumières

Les autorisations à base de Thiamétoxame sont récentes les premières AMM datent de 2009 Les travaux sont avant tout menés dans le cadre des usages orphelins Ils apportent le plus souvent une véritable solution pour les producteurs Ainsi le développement en traitements des semences ou des plants permet de réguler des problèmes non résolus actuellement comme les pucerons des racines Pemphigus bursarius sur les laitues scaroles frisées et chicorées witloof toutes des cultures récoltées avant floraison

En complément le Thiaméthoxame est particulièrement recommandé en cultures sous abri avant arrachage des plantes pour réaliser une bonne prophylaxie vis à vis de l environnement notamment si mauvaise maîtrise du ravageur en culture et nécessité de limiter les populations d aleurodes/pucerons en fin de culture ce traitement est d autant plus important pour un nettoyage car ce produit n est pas ou peu utilisé en cours de culture

L importance du pour les cultures légumières

Le Thiaclopride a commencé à être déployée en 2006 sur les arbres fruitiers et melon Ce n est qu à partir de 2010 que de nouvelles AMM sont survenues en cultures légumières Les cibles sont comme pour l Acétamipride les pucerons et les aleurodes

Remarque concernant les cultures légumières et les abeilles

Concernant la présence d abeilles et autres insectes pollinisateurs il est à noter qu il n y a pas de floraison à proprement dit sur de nombreuses cultures légumières salades poireaux choux etc On peut citer l ail les fleurs sèchent avant de s épanouir et sont supplantées par les bulbilles ou encore les asperges qui sont récoltées avant toute floraison Par ailleurs sous abris et sous serres les producteurs apportent le plus souvent des bourdons issus d élevage

Pour mémoire impacts des premiers retraits de néonicotinoïdes sur les légumes d industrie

Pour les légumes d industrie l interdiction des traitements de semences de pois avec le Cruiser OSR a eu pour conséquences :

Augmentation en 2014 des IFT insecticides estimée à 1 5 à 2 Travail réalisé sur plus de 3 000 parcelles  Sur 2011 2012 2013 : IFT hors herbicides plutôt bas avec recours à des semences Cruiser  

Difficultés importantes à contenir les populations de pucerons malgré l augmentation du nombre de traitement 

Dans les zones très touchées par les pucerons perte de rendement estimée à environ 2 t/ha 

Forte attaque de mouches des semis dans le nord de la France sans aucune solution de traitement alors que le Cruiser a un effet large sur les ravageurs du sol dont la mouche des semis  : 700  ha concernés abandons resemis perte de rendement  

Plus de solutions de traitement insecticides avec le label abeilles sur pois alors que le Cruiser permettait de couvrir la culture assez longtemps

f Horticulture et pépinières

Les néonicotinoïdes utilisés en horticulture et pépinière sont l Acetamipride l Imidaclopride le Thiaméthoxam et le Thiaclopride

L Imidaclopride et le Thiaméthoxam font déjà l objet de restrictions d utilisation en milieu extérieur ou alors sont autorisées sur des végétaux qui ne fleuriront pas l année du traitement

En cas de retrait de ces molécules les producteurs se retrouveraient sans aucun moyen de lutte contre de nombreux ravageurs ou avec un seul moyen de lutte Pour d autres ils se verraient dans l obligation de surutiliser d autres produits au risque de voir naître des résistances et d avoir un impact fortement négatif sur l environnement

Exemples d usages mis en dangers en cas de retrait de ces molécules :

Pour les arbres et arbustes : lutte contre les pucerons et les ravageurs du sol en traitement du sol 

Pour les cultures florales et plantes vertes : lutte contre les cicadelles et les cochenilles  lutte contre les pucerons en traitement du sol

Pour les cultures ornementales : lutte contre la mouche des racines et des bulbes  lutte contre les ravageurs du sol

Pour les rosiers : lutte contre les thrips

Pour ces différents ravageurs il n existe que très peu voire pas d alternatives aux néonicotinoïdes

g Production de semences

La France est le premier producteur européen de semences et doit sa place de leader à ses nombreux atouts : diversité du climat et des sols technicité des agriculteurs multiplicateurs investissements réguliers dans les outils de production et une protection des cultures adaptée Les produits de protection des plantes dont les néonicotinoïdes participent à la stabilité des rendements et à la sécurité de la production de semences françaises et donc européennes Les solutions néonicotinoïdes permettent également de diversifier les approches et de réduire le développement de résistances ex colza avec des résistances observées aux carbamates et aux pyréthinoïdes

Les produits néonicotinoïdes sont actuellement utilisés pour les productions de semences de betteraves céréales protéagineux maïs laitues et chicorée pour lutter contre des ravageurs aériens tels que les pucerons cicadelles qui sont vecteurs de viroses et les ravageurs du sol tels que les taupins et zabres

Semences de betteraves

Les produits de protection de la famille des néonicotinoïdes sont principalement utilisés pour lutter contre les pucerons et lixus sur une grande majorité des surfaces champs/ pépinières en traitement foliaire ou traitement de semences Des alternatives pyréthrinoïdes et pirimicarbe existent en traitement des parties aériennes mais ils présentent une efficacité moindre jusqu à 20% de rendement et nécessitent plusieurs passages en culture

On estime l apport économique de l utilisation néonicotinoïdes pour la production de semences de betteraves à près de 7 M grâce au gain de rendement :

Apport au revenu de l agriculteur évalué à 2 M en prenant en compte le cout de l utilisation d alternative 

Limitation de l utilisation des terres et le financement nécessaire de 600 ha de nouvelles surfaces de production nécessaires pour répondre à un marché équivalent dans le cadre d une perte de rendement : 4 8 M

Semences de céréales et protéagineux blé tendre d hiver orge d hiver orge de printemps triticale avoine d hiver avoine de printemps

Les produits de protection de la famille des néonicotinoïdes sont utilisés en traitement de semence principalement en orge la majorité des surfaces et pour le blé la triticale et l avoine 50% des surfaces

Ces produits sont principalement utilisés pour lutter contre les pucerons vecteurs de viroses dont les conséquences pour les productions de semences peuvent être très importantes ainsi que pour lutter contre les cicadelles les taupins et les zabres Des alternatives existent en traitement de semences pyréthrinoïdes pour lutter contre les taupins et les zabres Aucune alternative n est disponible en traitement de semences pour lutter contre pucerons et cicadelles Seuls des produits famille des pyréthrinoïdes peuvent être appliqués sur les parties aériennes à raison de 1 à 3 traitements en végétation mais il est difficile de bien positionner le traitement foliaire difficulté de prévoir les attaques de pucerons et conditions météo qui ne permettent pas toujours le traitement au moment nécessaire

L apport économique de l utilisation de néonicotinoïdes pour la production de semences de céréales et protéagineux est évalué à environ 16 M d grâce au gain de rendement de 8 à 17% en moyenne en fonction des espèces :

Apport au revenu de l agriculteur évalué à un peu plus de 10 M d toutes espèces confondues Le calcul est basé sur la perte moyenne de rendement en tonnes et le prix payé à l agriculteur multiplicateur ainsi que sur les économies réalisées sur les traitements foliaires en végétation Cette estimation est basée sur des pertes moyennes de rendement mais dans certaines régions et pour des années la pression pucerons est importante les pertes de rendement peuvent aller jusqu à 50%

Limitation de l utilisation des terres grâce à la productivité / ha liée à l utilisation de ces produits: sans ces traitements de semence il faudrait 15% de surfaces supplémentaires pour maintenir le volume de semences produites soit 20 000 ha pour un coût de 6 M d suivi contrôles en culture primes à l hectare supplémentaires

Enfin l impact sur la qualité des semences notamment sur les facultés germinatives est important mais difficilement chiffrable

Semences de maïs

L utilisation de produits de protection de la famille des néonicotinoïdes est nécessaire pour lutter contre les taupins les cicadelles pucerons et l oscinie Des alternatives existent avec produits de la famille des pyréthrénoides en granulé pour lutter contre les taupins mais avec un niveau de protection inférieur d environ 20% par rapport à la protection assurée auparavant par Cruiser 350

Semences de laitues et chicorée

Le Cruiser 600 FS vient d obtenir son homologation Il était particulièrement attendu par la filière pour lutter contre les pucerons pour lesquels les alternatives étaient moins performantes

Pour mémoire impact des premiers retraits de néonicotinoïdes

La suspension de certains produits de la famille des néonicotinoïdes a entrainé des conséquences pour la multiplication de semences notamment en ce qui concerne le colza et le pois potager et protéagineux

Concernant les semences de colza les produits de protection de la famille des néonicotinoïdes étaient principalement utilisés pour lutter contre les altises et viroses Les alternatives pyrethrinoïdes existent en traitement des parties aériennes avec de plus en plus de problèmes d efficacité et nécessitent plusieurs passages en culture L impact sur le rendement est évalué à 10% Les néonicotinoïdes sont la seule alternative et préférable en traitement de semences car il est difficile de positionner les traitements foliaires au bon stade L impact sur le rendement est évalué à 10% et l impact économique à 2 5M€

Concernant les semences de pois potager il n existe plus d alternative réellement efficace contre la bruche Si le rendement en tant que tel n est pas affecté la qualité peut être lourdement impactée : les bruches occasionnent des perforations dans le grain rendant ainsi le lot touché impropre à la commercialisation avec un risque sanitaire accru Il est alors nécessaire d opérer des triages complémentaires voire une fumigation ce qui entraine un surcoût Enfin pour certaines variétés sensibles aux virus l utilisation des néonicotinoïdes en traitement de semence est la seule solution disponible En son absence ces productions sont remises en cause

Les pois protéagineux les alternatives foliaires pyréthrinoïdes sont particulièrement difficiles à positionner

A noter que les semenciers sont engagés dans la réduction de l émission de poussières des semences traitées lors des semis ces dernières années En effet les semenciers appliquant des produits en protection de semence sur maïs colza tournesol céréales à paille et protéagineux ont mis en place une démarche volontaire appelée " Plan Qualité Poussières " PQP pour faire certifier par le GNIS SOC Certiplus leurs sites de production selon le Référentiel intitulé " Processus de maîtrise des risques d émission des poussières issues de semences traitées avec des produits phytopharmaceutiques : Opérations Industrielles " Ce référentiel a été décliné au niveau européen par l European Seed Association avec le standard ESTA European seed treatment assurance Pratiquement toutes les productions de semences de maïs colza tournesol sont produites dans des sites certifiées avec la garantie de respect de seuil d émission de poussière

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Monsieur le président madame la ministre monsieur le ministre mes chers collègues alertée par un agriculteur victime des pesticides M Paul François j ai sollicité du président du groupe socialiste du Sénat au début de l année 2012 la création d une mission commune d information consacrée aux impacts des pesticides sur la santé Le sujet n était pas complètement nouveau pour le Sénat Dès lors pourquoi remettre l ouvrage sur le métier Précisément parce que nous avions le sentiment d être face à un problème complexe nécessitant des investigations poussées mais aussi parce que nous sentions une évolution de la sensibilité de nos concitoyens et d abord des premiers concernés les agriculteurs sur les risques que font courir les pesticides à ceux qui les manipulent et vivent au quotidien à leur contact Dès le début des travaux de la mission au mois de mars 2012 l étendue et la complexité du champ à explorer sont apparues imposantes En effet il nous fallait confronter les enseignements de plusieurs disciplines agronomie chimie médecine biologie toxicologie écotoxicologie expologie épidémiologie droit… et rencontrer des acteurs d une grande diversité aux modes de pensée spécifiques et aux intérêts parfois divergents Avec la présidente et l ensemble des membres de la mission nous avons décidé de centrer nos travaux sur les effets des pesticides sur la santé des utilisateurs directs à savoir les personnels intervenant dans leur fabrication et leur application les familles d agriculteurs et les riverains des épandages mettant de côté les investigations sur les effets de ces produits sur l environnement et sur leur présence dans l alimentation Pour mener nos travaux nous ne sommes pas partis d une feuille vierge Nous avons pu nous appuyer sur des rapports parlementaires en particulier ceux de l Office parlementaire d évaluation des choix scientifiques et technologiques l OPESCT Je pense au rapport présenté en 2010 par nos collègues Jean Claude Étienne et Claude Gatignol mais également à d autres rapports à l instar de ceux qui furent respectivement présentés par nos collègues Gilbert Barbier en 2011 sur les perturbateurs endocriniens Catherine Procaccia en 2009 sur l emploi du chlordécone aux Antilles et Marie Christine Blandin en 2008 sur l expertise sanitaire des risques chimiques du quotidien Nous avons surtout eu le souci d écouter très largement l ensemble des protagonistes liés de près ou de loin à la question des pesticides menant près d une centaine d auditions et de dégager un consensus entre nous sur le sujet À l issue de sept mois de travail la mission a adopté à l unanimité plus d une centaine de recommandations visant à réorienter la politique des pesticides en France et en Europe Si l on a coutume de dire que le risque zéro n existe pas tendre vers cet objectif nous a paru devoir être le but des décideurs publics en la matière Je me réjouis qu une telle orientation politique ait pu être partagée entre tous les groupes qui composaient la mission lesquels au départ n avaient ni nécessairement la même vision de la question ni nécessairement la même sensibilité C est la preuve qu en écoutant les acteurs de chaque domaine concerné économique agricole scientifique sanitaire et en débattant on peut produire du consensus sur un problème qui concerne au premier chef la santé publique Je ne procéderai pas devant vous à la lente et fastidieuse énumération de toutes les recommandations de la mission : j énoncerai simplement quelques axes forts de notre réflexion et profiterai de la présence des ministres pour poser quelques questions Premier axe de réflexion de la mission : la priorité à la santé Cette priorité a constitué le fil rouge des investigations menées par la mission sénatoriale Cela pourra en étonner certains mais dans les faits à tous les stades du cycle de vie d un produit pesticide la priorité à la santé est loin d aller de soi Je prendrai trois exemples pour illustrer mon propos en suivant le cycle de vie d un produit phytopharmaceutique avant son autorisation de mise sur le marché lors de la délivrance de cette autorisation et après celle ci Avant tout engagement dans une procédure d autorisation lors des recherches tendant à l élaboration d une nouvelle molécule ou d un nouveau produit les considérations de santé sont secondaires L essentiel est de trouver un produit efficace sur les plantes les insectes ou les champignons que l on cherche à éradiquer Ces recherches sont longues dix ans de recherche en moyenne sur une nouvelle molécule et coûteuses pour les industriels qui les mènent Ce n est que dans un second temps après avoir vérifié l efficacité du produit que sa toxicité pour les utilisateurs est examinée Les recherches comprennent généralement des études toxicologiques mais devraient aussi comprendre des études immunologiques Au fond la mission a estimé que l évaluation des risques présentait trois lacunes majeures : elles ne sont pas menées sur la vie entière des animaux de laboratoire ni sur plusieurs générations de ces animaux et les résultats de ces investigations relatives à la santé ne sont pas rendus publics Notons d ailleurs que l ANSES dans son avis sur l étude du professeur Séralini consacrée à la consommation combinée de maïs génétiquement modifié traité au Roundup regrettait elle même le manque d études à long terme dans tous les processus d évaluation L autorisation de mise sur le marché est la deuxième occasion de constater que la priorité à la santé est insuffisamment prise en compte La méthodologie suivie pour la délivrance d une AMM définit une dose journalière admissible d exposition de l homme au produit dose en deçà de laquelle on est censé ne courir aucun risque Or les avancées de la science ont montré qu il est devenu précisément inadmissible de continuer à raisonner en fonction de cette notion de dose décrétée " admissible " puisqu elle n a aucune signification lorsqu il s agit de pesticides ayant comme propriété d être des perturbateurs endocriniens En effet la perturbation endocrinienne se manifeste en fonction du moment de l exposition par exemple au cours de la septième semaine d une grossesse et non en fonction de la dose reçue Cette perturbation peut même exister à une dose infime et ne pas apparaître à une forte dose Par ailleurs quelles que soient les précautions et les limites propres à une substance ou à un produit chaque individu peut être soumis à un cocktail de substances et de produits au cours d une seule journée de sa vie En réalité ce sont les effets sur la santé de ce cocktail qu il faudrait évaluer même s il faut bien convenir que cela peut se révéler difficile Sur ce point le groupe scientifique de l unité " pesticides " de l EFSA l Autorité européenne de sécurité des aliments a émis en 2008 un avis sur tous les types de toxicité combinée des pesticides Elle a conclu que seuls les effets cumulés résultant d une exposition simultanée à des substances ayant un mode d action commun étaient préoccupants Depuis 2009 le choix des pesticides devant être l objet d un examen conjoint est toujours en cours…Enfin le troisième et dernier moment cette priorité accordée à la santé nous est apparue comme insuffisamment prise en compte correspond à la période d utilisation effective des produits Durant des années d utilisation d un pesticide ni les conditions et l ampleur de son utilisation ni même les effets négatifs observés sur la santé ne font l objet d un suivi et donc ne sont réellement recensés et exploités Pourtant les agriculteurs doivent tenir un registre retraçant leur utilisation de pesticides mais ces innombrables sources ne sont pas exploitées Il existe des réseaux de vigilance censés recevoir des alertes sur les risques liés aux pesticides permettant de provoquer une nouvelle évaluation de ces produits et potentiellement de remettre en cause des AMM délivrées mais un rapport administratif récent a pointé le manque de centralisation des informations ainsi collectées et finalement les faiblesses de l évaluation des risques en continu Face à cette situation la mission commune d information recommande notamment de renforcer les obligations de remontée et d harmonisation des informations sanitaires de terrain par les réseaux existants et de centraliser les informations collectées en un lieu les alertes puissent être données et les décisions prises que ce soit à l Institut de veille sanitaire l InVS ou à l ANSES Plus d un siècle d histoire des pesticides montre que c est généralement plusieurs dizaines d années après l autorisation de mise sur le marché d un produit devenu suspect pour la santé qu est prise la décision d interdiction de fabrication de commercialisation et d utilisation Mais même à ce stade plus que tardif l interdiction a tendance à laisser encore du temps au temps : une période de restriction de l usage est prévue d abord dans la commercialisation puis dans l utilisation avant que le pesticide ne disparaisse tout à fait du commerce tandis qu il demeurera durant des dizaines et des dizaines d années dans l organisme humain ou dans l environnement L une des préoccupations majeures pour la santé publique résulte de la persistance des effets des pesticides dans le temps et parfois dans le temps long Je prends ici l exemple du chlordécone aux Antilles dont il est établi qu il peut demeurer plus de sept cents ans dans l environnement La difficulté à prendre les bonnes décisions vient aussi du fait que les effets de l exposition aux produits ne se font sentir parfois que de nombreuses années après Le lien entre le produit et la détérioration de la santé est ainsi distendu et n apparaît pas immédiatement La quantification de l effet des pesticides est malaisée mais le lien apparaît de plus en plus évident ce qui permet de présumer leur responsabilité dans l apparition de certaines pathologies Il en va ainsi de l arsénite de soude interdit depuis 2003 du fait de son rôle dans l apparition de cancers en particulier de cancers de la vessie Nous saluons aussi la reconnaissance en 2012 de la maladie de Parkinson comme maladie professionnelle des agriculteurs Des liens ont en effet été établis entre l utilisation d insecticides aux propriétés neurotoxiques et cette pathologie ce qui prouve qu en la matière les mentalités évoluent La mission d information dont j ai été la rapporteur contribue sans doute à cette prise de conscience de la nécessité de mettre la santé avant toute autre préoccupation lorsque l on parle de pesticides La dangerosité de ces produits était encore il y a peu soit niée soit minimisée Leurs effets nocifs étaient trop souvent considérés comme le résultat d une mauvaise utilisation voire un mal nécessaire Depuis quelques années ce point de vue n est plus acceptable Je m en réjouis et souhaite que nous améliorions encore le suivi sanitaire des effets des pesticides Ainsi il conviendrait de généraliser les registres du cancer qui n existent aujourd hui que dans treize départements Ces instruments de suivi épidémiologique seraient d ailleurs utiles bien au delà du seul enjeu des pesticides Partant de cette priorité à la santé la mission commune d information a réinterrogé la réglementation des pesticides : c est le deuxième axe de notre réflexion Cette réglementation n est pas nouvelle et s est même renforcée au fil du temps avec désormais une forte dimension européenne aux termes de laquelle la mise sur le marché des produits s organise en deux temps Un premier temps est consacré à l évaluation des substances qui aboutit à leur homologation L harmonisation européenne en la matière est forte car le " paquet pesticides " de 2009 applicable depuis juin 2011 prévoit désormais une homologation de l ensemble des substances au niveau de l Union européenne après un processus d évaluation qui fait intervenir l ensemble des organismes nationaux d expertise sous la houlette de l EFSA Le processus garantit ainsi une vision commune des États membres et nécessite qu un dialogue permanent de la communauté scientifique s instaure Une fois les substances inscrites sur la liste de celles qui sont autorisées dans l Union européenne encore faut il autoriser les produits créés à partir de celles ci : c est le deuxième temps et c est l affaire des firmes qui se retournent vers les autorités nationales Le " paquet pesticides " a renforcé aussi l harmonisation en Europe en permettant des évaluations des produits par groupes de pays et en définissant trois grandes zones géographiques en Europe La France fait un peu office de pays de référence pour les évaluations de la zone sud en s appuyant sur l ANSES La mission ne remet nullement en cause le rôle et l excellence technique de l ANSES mais force est de constater que le dispositif d évaluation des risques liés aux pesticides souffre de plusieurs faiblesses D abord il est quasi impossible de s appuyer sur une expertise totalement indépendante des firmes phytopharmaceutiques Les experts totalement " hors sol " n existent pas et la transparence exigée sur leurs liens avec l industrie à travers les déclarations d intérêts qu ils doivent effectuer n est qu un pis aller Une nouvelle loi sur la prévention des conflits d intérêt sera peut être un jour nécessaire Ensuite les données sur lesquelles travaillent les organismes d évaluation sont fournies par les firmes elles mêmes qui ont financé et réalisé les études préalables Toute une série de biais dans les études sont possibles fragilisant les investigations sur l évaluation des risques et transformant quelque peu l évaluation publique en audit du processus d évaluation du produit effectué par les firmes Certes il semble difficile d exiger des études indépendantes avant que les produits soient soumis à la procédure d autorisation de mise sur le marché mais la mission a recommandé que pour les études complémentaires exigées après la délivrance de l autorisation de mise sur le marché l ANSES puisse choisir elle même les laboratoires chargés de les effectuer en toute indépendance De même la mission a recommandé qu un réexamen complet de l AMM puisse être effectué non plus au moment de son renouvellement décennal mais à mi parcours pour prendre en compte les effets connus en situation réelle in vivo des produits autorisésEnfin les acteurs extérieurs à l évaluation des produits sont insuffisamment associés au processus ainsi organisé Or une bonne expertise résulte de la confrontation des points de vue L ANSES ne saurait détenir seule une vérité immuable La mission recommande une transparence accrue des évaluations mais aussi un statut pour les donneurs d alerte Le Parlement pourrait se voir doté du droit de saisir directement l ANSES de demandes d évaluation ou de réévaluation des risques liés à certains produits ou à certaines substances car ce qui hier pouvait paraître inoffensif peut demain se révéler dangereux Je consacrerai le troisième axe de mon propos aux utilisations des pesticides car si la santé doit être au cœur de nos préoccupations si l évaluation doit être améliorée il faut aussi et surtout agir pour maîtriser et réduire les usages Le secteur agricole est le principal utilisateur de pesticides en France et dans le monde Cela n étonnera personne : c est l utilité de ces produits dans la protection des cultures contre leurs ravageurs qui a construit leur succès En France l agriculture consomme plus de 90 % des doses commercialisées toutes classes de produits confondues Le marché des pesticides avec un chiffre d affaires d un peu moins de 2 milliards d euros par an en France est loin d être négligeable Ces pesticides sont fortement utilisés dans les cultures maraîchères et fruitières ou encore en viticulture les achats de produits peuvent représenter entre 5 % et 10 % du chiffre d affaires des exploitations Certes il existe aussi des usages non agricoles mais ceux ci sont modestes sans être pour autant insignifiants D ailleurs la mission recommande une stricte limitation des usages non agricoles qui ne répondent pas à une logique économique mais à une logique d agrément car c est probablement sur ce segment qu une révolution des mentalités serait la plus féconde Longtemps considérés comme les produits miracle de la révolution agricole les produits phytopharmaceutiques ainsi nommés dans la réglementation commencent à être remis en cause radicalement par l agriculture biologique qui décide de se passer de la chimie minérale et ne s appuie que sur des traitements issus de préparations naturelles peu préoccupantes Sans aller jusqu à cette contestation radicale l agriculture conventionnelle est aussi traversée par un mouvement de remise en cause du " tout pesticide " Les pouvoirs publics à travers le plan Écophyto 2018 lancé en 2008 ont contribué à ce changement de mentalité Notons que ce plan malgré d importants moyens dédiés issus d une fraction de la redevance pour pollutions diffuses a pour l instant des résultats modestes Si l interdiction des trente substances les plus dangereuses en 2008 est très positive la réduction des quantités globales utilisées n est pas au rendez vous Il faut donc monsieur le ministre de l agriculture passer à la vitesse supérieure Je salue au passage votre détermination à encourager les changements de pratiques agricoles Le concept d agroécologie que vous avez mis en avant le 18 décembre dernier lors du grand colloque intitulé " Agricultures : produisons autrement " montre qu on ne doit pas opposer performance et protection de l environnement Les pesticides ne sont pas la seule voie vers la productivité À long terme leurs effets délétères sur l eau ou encore la qualité des sols peuvent avoir un effet contraire à celui qui était recherché initialement en faisant chuter les rendements Notre mission ne dit pas autre chose Les nombreuses auditions réalisées de représentants du monde agricole nous ont convaincus que l utilisation de pesticides relevait aussi d habitudes prises et elles ont la vie dure Il s agit sans doute d une pratique sécurisante mais beaucoup prennent conscience qu il existe aujourd hui des alternatives Deux exemples montrent que le changement reste cependant un combat Le premier concerne les épandages aériens Ils ne touchent que 0 3 % de la surface agricole soit moins de 100 000 hectares mais sont particulièrement symboliques Les deux lois issues du Grenelle de l environnement avaient interdit cette technique tout en laissant subsister quelques exceptions Or au printemps 2012 la mission a été alertée sur le caractère pas si exceptionnel des exceptions… Nous avons été surpris de constater que malgré l exigence communautaire d une évaluation spécifique des risques liés à cette technique plusieurs produits pourraient être utilisés durant la campagne 2012 en épandage aérien avant l évaluation les concernant La mission a souhaité qu il soit mis fin aux dérogations Elle encourage l adoption de techniques alternatives Le second exemple concerne les équipements de protection individuelle communément appelés " EPI " aussi la persistance de mauvaises pratiques montre que la prise de conscience des effets nocifs des produits manipulés n est pas encore totale Il n était pas rare il y a quelques années de voir des agriculteurs effectuer leurs mélanges sans gants et sans masques Nous n en sommes plus mais le port des équipements le recyclage des tenues usagées ne sont pas encore des réflexes pour tous Les équipements eux mêmes sont ils totalement adaptés suffisamment résistants et protecteurs Sur ce point la mission a estimé que d importants progrès pouvaient encore être faits L obligation faite à tout agriculteur et plus largement à tout professionnel devant utiliser des pesticides de disposer d un certificat délivré après une formation de deux jours dénommé " Certiphyto " est un puissant facteur de modification des comportements Mais il faut aussi travailler sur les circuits de distribution des produits La mission estime indispensable qu il n y ait aucune incitation économique à vendre plus de produits que nécessaire En ce qui concerne les jardiniers amateurs la mission est favorable à une solution radicale: elle recommande de proscrire à terme la commercialisation à destination des non professionnels des produits autres que ceux qui sont autorisés en agriculture biologique Ce n est pas l abus de pesticides qui est dangereux pour la santé et l environnement comme le disait le slogan de la campagne " Jardiner autrement " ce sont les produits eux mêmes qui posent problème En attendant d interdire leur utilisation dans les jardins des particuliers la mission recommande d en interdire la vente dans les commerces alimentaires et de garantir la présence permanente d un conseiller vendeur formé dans les rayons des magasins Pour terminer je forme le vœu c est encore de saison que la centaine de recommandations résultant des travaux de la mission adoptées à l unanimité des groupes politiques entrent en vigueur le plus rapidement possible Madame le ministre monsieur le ministre votre présence conjointe aujourd hui au Sénat témoigne de l intérêt porté par le Gouvernement à la santé Les premiers contacts pris par la présidente et par moi même à l occasion de la remise du rapport en vos ministères respectifs ont montré que vous aviez à cœur de faire entrer spontanément en vigueur de nombreuses recommandations de la mission Je suis certaine que vous nous en direz un peu plus dans quelques instants Il appartiendra ensuite aux vingt sept membres de la mission commune d information en tant que législateurs d agir pour que les recommandations restantes puissent être concrétisées C est seulement ainsi collectivement que nous permettrons l amélioration de la protection des fabricants et des utilisateurs de pesticides tout en préservant les riverains et les familles des professionnels d une exposition parfois dangereuse Pour terminer tout à fait je tiens à adresser mes remerciements les plus chaleureux au président du Sénat aux présidents des commissions aux fonctionnaires qui nous ont accompagnés durant ces sept mois ainsi qu aux membres de la mission particulièrement à ceux qui ont organisé des déplacements très instructifs dans leur département Nous devons tous avoir conscience que nous sommes également des acteurs d une réduction de l emploi des pesticides sur nos territoires dans nos collectivités Certaines d entre elles ont déjà purement et simplement supprimé le recours à ces produits Je formule le souhait que de tels comportements se généralisent rapidement Mes remerciements s adressent également de nouveau aux ministres ainsi qu aux personnes entendues par la mission à Paris et en province dont certaines venues de loin et en dépit de la neige sont présentes aujourd hui dans les tribunes Nombre d entre elles nous ont déjà fait part de leurs réactions toujours constructives face au rapport d information lequel je le rappelle constitue non un aboutissement mais un point de départ

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http://www senat fr/seances/s201301/s20130123/s20130123_mono html#par_147

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37751

loi

2013 01 23

271

rapporteur de la mission commune d information sur les pesticides et leur impact sur la santé et l environnement

2013 01 26 04:16:20

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http://www nossenateurs fr/seance/8862#inter_43509254b9e414bacd04c92247cb9de2