Madame la Sénatrice, Monsieur le Sénateur, L’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF) représente 20 000 apiculteurs et rassemble 100 syndicats départementaux répartis sur toute la France. Lors de l’examen en première lecture du projet de loi Biodiversité, l’Assemblée nationale a adopté un amendement visant à interdire les insecticides néonicotinoïdes. En juillet dernier, cet amendement a été retiré en Commission du développement durable du Sénat. Dans la perspective de l’examen imminent de ce texte par le Sénat, l’UNAF attire votre attention sur l’importance de réintégrer cette disposition et d’adopter l’amendement joint. Ces insecticides sont 5 à 10 000 fois plus toxiques que le DDT et représentent aujourd’hui un tiers des insecticides utilisés dans le monde. Chaque semaine pourtant, une nouvelle étude démontre l’impact néfaste de les néonicotinoïdes sur les abeilles, les pollinisateurs sauvages, les invertébrés aquatiques, les oiseaux et sur l’ensemble de la chaîne alimentaire. La démonstration scientifique est faite et indiscutable que les néonicotinoïdes sont extrêmement dangereux pour notre environnement et leurs effets demeurent préoccupants pour la santé humaine. Les dangers que présentent les néonicotinoïdes sont liés à leur hyper-toxicité (qui se diffuse par systémie dans toutes les parties des végétaux), leur facilité de transfert dans l’eau, l’air et le sol, leur longue durée de vie et leur lente dégradation. On retrouve même ces produits dans des plantes situées sur des zones non traitées. Economiquement, la survie de notre filière est gravement menacée et le service vital rendu par les pollinisateurs domestiques et sauvages est également en jeu. Au surplus, et contrairement à ce qui a été dit, la France peut juridiquement interdire ces pesticides. Vous trouverez l’amendement co-rédigé avec 13 autres organisations en PJ. Vous trouverez par ailleurs en PJ le détail de nos arguments sous forme de « Vrai-Faux ». L’UNAF se tient à votre disposition pour discuter plus en détail de ce texte. Nous effectuerons un suivi attentif du vote des élus sur la question afin de la transmettre à nos adhérents. Nous vous remercions par avance pour votre attention et nous vous prions d’agréer notre considération distinguée. Pour Gilles Lanio Président de l’UNAF